Une femme enfermée dans une pièce... assemblant des Playmobil

par robotitron Lun 31 Jan 2022 - 13:08

« L'accusé menaçait de ne pas la nourrir si elle ne terminait pas les tâches d'assemblage de figurines de jouets, de sorte que la victime travaillait tard dans la nuit. Jimenez recevait chaque jour 2 000 jouets Playmobil à assembler. »

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27 janvier 2021, Malte

Une femme enfermée dans une pièce avec des chiens pendant des heures par jour, assemblant des jouets

Un seau servait de toilettes et permettait de nettoyer la pièce.

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Une femme qui a enfermé son "ami" dans une pièce pendant des heures chaque jour, dans des conditions d'hygiène "précaires", tout en prélevant ses allocations sociales, a été condamnée à une peine avec sursis.

L'affaire a été signalée à la brigade des mœurs par une autre femme qui partageait la même maison depuis quelques mois et qui a finalement trouvé le courage de déménager et de signaler l'affaire à la police.

Les agents qui ont fait une descente au domicile d'Anna Maria Jimenez ont trouvé la femme et sa victime présumée, assises à la table de la cuisine, en train d'assembler des figurines de jouets.

L'ambiance générale n'était pas sale mais négligée.

La pièce où la victime logeait manquait d'éclairage et dégageait une forte odeur d'excréments d'animaux, étant donné que deux chiens partageaient l'espace.

Jimenez et son partenaire vivaient dans la résidence avec l'autre femme vulnérable qui passait la plupart de la journée enfermée dans sa chambre.

Des accusations ont été portées contre Mme Jimenez pour avoir prétendument retenu sa victime contre son gré, l'avoir légèrement blessée et lui avoir fait craindre des violences.

La victime elle-même a témoigné au cours de la procédure, racontant comment Jimenez lui avait offert un logement lorsque les deux femmes étaient devenues amies.

Lorsqu'ils ont emménagé ensemble dans une résidence plus récente à Birżebbuġa, elle s'est retrouvée enfermée dans sa chambre, avec les deux chiens.

Un seau servait de toilettes ainsi que pour nettoyer la pièce.

Jimenez la laissait sortir tous les matins pour promener les chiens dans le quartier, puis elle retournait dans sa chambre avant d'être à nouveau libérée l'après-midi pour une autre promenade avec les chiens.

Son petit-déjeuner consistait en un peu d'eau et elle ne recevait qu'un seul repas le soir.

Menaces

L'accusé menaçait de ne pas la nourrir si elle ne terminait pas les tâches d'assemblage de figurines de jouets, de sorte que la victime travaillait tard dans la nuit. Jimenez recevait chaque jour 2 000 jouets Playmobil à assembler.

Jimenez accompagnait la femme pour s'inscrire aux prestations sociales et aussi pour encaisser les chèques qui suivaient.

Parfois, elle allait avec l'accusée jouer au bingo.

Cette vie a duré environ quatre ans et demi jusqu'à ce que son ancienne colocataire signale l'affaire à la police.

Lors du prononcé du jugement, la cour, présidée par la magistrate Claire Stafrace Zammit, a observé qu'il n'y avait aucune raison de douter de la véracité du témoignage de la victime ainsi que de celui de l'autre femme qui avait porté plainte à la police.

La victime avait en effet été enfermée pendant des heures dans une situation "d'hygiène précaire" et elle et l'autre victime étaient toujours rentrées chez elles par crainte de l'accusé qui menaçait de les mettre dehors ou de leur faire perdre leur emploi.

Le tribunal a rejeté l'argument de la défense selon lequel l'accusée n'avait pas été assistée par un avocat pendant l'interrogatoire, soulignant qu'elle avait refusé cette assistance avant de faire sa déclaration.

De plus, ce fait ne semble pas avoir eu d'impact sur l'équité globale de la procédure.

Au vu de toutes ces considérations, le tribunal a déclaré l'accusée coupable, mais pas des blessures légères qu'elle aurait infligées, et l'a condamnée à une peine de deux ans de prison avec un sursis de trois ans.

Elle a également été condamnée à payer 301 € de frais de justice.

L'inspecteur Joseph Busuttil a assuré la poursuite. L'avocate Roberta Bonello Felice était l'avocat de la défense.