Le directeur général de Playmobil démissionne

[robotitron]

Le directeur général de Playmobil démissionne

Malgré le sourire éternel de ses figurines, la marque allemande est au bord de la crise de nerfs. Entre des résultats en berne et un bras de fer avec les syndicats, l'entreprise bavaroise s'interroge sur sa viabilité commerciale.

Fragilisée par l'inflation des matières premières et son retrait du marché russe l'année dernière, la marque des célèbres figurines enregistre de moins bons résultats depuis 2021.

Scandale en vue chez Playmobil ? Depuis leur création en 1974, les figurines pour enfant n'ont cessé de faire rêver à travers le monde. Mais les coulisses de leur fabrication apparaissent aujourd'hui un peu moins reluisantes. En interne, les tensions se multiplient chez le fabricant allemand sous fond de crise commerciale. À tel point que le directeur général Steffen Höpfner a annoncé son départ jeudi.

En proie aux difficultés économiques, la holding qui porte le nom du fondateur de la marque, Horst Brandstatter, avait en effet, plus tôt cette année, entamé une restructuration. Elle avait fait appel aux services du cabinet de conseil McKinsey pour l'aider à trouver de nouveaux leviers de croissance. Au même moment, le groupe avait aussi nommé un nouveau dirigeant, Bahri Kurter, à la tête de son activité Playmobil, rapportait notamment le média allemand Nürnberger Nachrichten, en mars 2023.

PEUR ET HUMILIATIONS

Mais, à peine quelques mois plus tard, le bilan est plus que mitigé pour la marque de jouets. Le média allemand Manager Magazin a en effet eu accès à une lettre signée des syndicats de l'entreprise et adressée à la direction. Dans cette missive, les organisations de salariés dénoncent un climat toxique instauré par la direction pour pousser les employés à partir. Ils évoquent « la peur et les humiliations » que subissent le personnel, relaie jeudi le journal Les Echos.


« Vous piétinez l'héritage » a même lancé le comité d'entreprise aux dirigeants.


Face à la fuite de ces éléments internes dans la presse allemande, le patron du groupe Steffen Höpfner a informé les employés de sa démission dans une lettre transmise ce jeudi, rapporte Manager Magazin. Il quittera ses fonctions à la fin du mois.




UN CHIFFRE D"AFFAIRES EN RECUL DE 4,3 %

Le conflit interne chez Playmobil fait suite à un fort ralentissement de l'activité du groupe. Entre 2021 et 2022, le chiffre d'affaires consolidé du groupe s'est contracté de 4,3%, rapporte Les Echos, pour atteindre 691 millions d'euros. Ses ventes, elles, se sont repliées de 2,8 % pour l'exercice clos en mars, indique aussi Der Spiegel. Un recul qui contraste fortement avec le succès de son concurrent danois Lego. Le numéro un mondial du jouet a enregistré une hausse de 4% de son bénéfice net en 2022.

C'est une combinaison de plusieurs facteurs qui a mené le fabricant à une baisse de performance ces dernières années. Hausse des matières premières, explosion des coûts logistiques, pénuries des composants électroniques… Les industriels du jouet, comme Playmobil, ont dû faire face à une flambée des coûts cette année. Ces hausses ont d'ailleurs été répercutées sur les prix de vente, provoquant une envolée des prix des jouets à la fin de l'année dernière.


BAISSSE DE L'ACTIVITÉ SUR LES PARCS ET RETRAIT DE RUSSIE

Le retrait du marché russe, annoncé en mars 2022, en réaction à l'invasion en Ukraine, a également eu des conséquences sur le chiffre d'affaires du groupe. Avec ses deux sociétés Playmobil et Lechuza (qui fabrique des pots de fleur), Horst Brandstatter « avait prévu des ventes d'environ 10 millions d'euros pour les deux sociétés » sur ce marché en 2022, d'après un communiqué.

Avant cela, la crise sanitaire avait déjà commencé à entamer la santé économique du groupe en fragilisant son activité de parcs d'attractions. Ces sites baptisés Fun Park avaient enregistré « des pertes de recettes considérables », précise le rapport annuel de la holding daté de mars 2023, cité par Les Echos.

Et la vapeur ne devrait pas vraiment s'inverser cette année. Les dirigeants de l'entreprise anticipent une nouvelle baisse de leur chiffre d'affaires en 2023, en raison de l'inflation et du repli de la demande qu'elle devrait entraîner.

Un contexte qui donnera incontestablement au successeur de Steffen Höpfner un défi de taille à relever. Pour l'heure, l'identité de celui ou celle qui prendra la tête de Horst Brandstatter n'est pas encore connue.


Sources : Les Echos / Manager Magazin Play info Facebook
Steffen Höpfner, Directeur Général de Playmobil

[OptyPlay]

Merci pour l'article

[VintagePlaymo]

Merci pour ce très intéressant article. Espérons qu’une nouvelle direction donnera les moyens d’un redémarrage dans l'esprit du fondateur.

[robotitron]

Article dans Ouest-France :

https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/resultats-en-berne-pdg-qui-claque-la-porte-playmobil-na-plus-le-sourire-6f79409c-27a0-11ee-84a0-b88a9065edd2

Le Figaro :

https://www.lefigaro.fr/societes/perte-de-vitesse-et-demission-de-son-patron-playmobil-dans-la-tourmente-20230721

[Cyd Cartoons]

Oui j’avais suivi un peu cette affaire, ça craint grave…

Dingue d’imaginer comme ça peut venir vite, on dit souvent que personne n’est irremplaçable mais finalement on voit bien que si (je parle de Horst Brandstater décédé en 2015).

Ce suicide idéologique lié au retrait du marché russe est d’une bêtise sans nom.

En espérant que l’entreprise parvienne à un nouvel équilibre.

[Victoria]

Merci pour l'article, même si en le lisant je suis inquiète pour l'avenir de cette compagnie.

J'espère que Playmobil survivra à cette crise.

[VintagePlaymo]

Je n'ai pas tant d'inquiétude pour l'avenir de Playmobil. Ce genre de crise a au moins souvent pour avantage d'obliger les dirigeants à se recentrer sur les valeurs de la firme. Depuis des années, Playmobil n'a plus su innover à force de courir derrière Lego. Ils doivent se recentrer sur qui ils sont et les choses rentreront naturellement dans l'ordre.

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